Izoard toujours le 2 juillet 2017
Par Félix le dimanche 2 juillet 2017, 16:39 - Lien permanent
Je ne compte plus mes montées à l'Izoard. Celle du jour est bien différente.
Le vent souffle du nord-ouest, donc froid, mais c'est qu'il est dans le bon
sens et ça file. C'est tout juste si j'ai pu m'arrêter à Briançon déguster un
café italien avec mon ami Erreip. Au soleil du matin il était encore meilleur
et de bonne humeur nous avons gratifié d'une pièce un pauvre hère. Comme
d'habitude je monte doucement, c'est ce que je m'étais promis, enfin pas trop
vite. Je dépasse de nombreux cyclistes, un peu moins qu'à l'habitude ils sont
presque tous partis au Galibier voir une course. Tien en voilà un au dessus du
lot, avec un guidon bizarre, son allure svelte et efficace il monte non il
grimpe. Je le dépasse modestement en lui adressant un salut sobre. Pas de
réponse, toute l'énergie est déjà occupée à faire avancer la machine. À Terre
Rouge je file à droite et traverse le village, remonte vers la tête des
Lauzières et reprends un peu plus loin la route Napoléon. À Cervières je
choisis la courte côte, passe à côté de l'école et du demi bidon, jette un coup
d'œil à l'ancien abri de mon ami Tevir et quelques verses plus haut retrouve de
nouveau la route Napoléon. Elle est pleine d'intérêts cette montée. D'abord on
traverse le Laus, gros départ de randos raquettes et ski de fond l'hiver et de
randos l'été. C'est ici que la route est fermée dès octobre et transformée en
piste de ski de fond. Puis on rentre dans la forêt de pins sylvestres appelés
aussi pins de Briançon. Sur la droite en retrait une demoiselle coiffée.
Pendant ce temps des bolides au cheval cabré ronronnent et d'autres à deux
roues seulement vont encore plus vite. Au détour d'un virage c'est au tour un
pin Cembro de garnir la foret. Il indique que l'altitude s'élève, je viens de
dépasser les 2000m. Voici le départ des Cabanes d'Izoard. Au virage suivant le
refuge Napoléon surplombe la route. Encore un coup de reins et j'y suis. En
passant devant j'accélère la vitesse j'attends des applaudissements, peine
perdue il fait gris et froid, personne n'est dehors. Je fais pédalier blanc ou
choux blanc je ne sais plus. Ma vanité en prend un coup, pas trop car c'est
toujours pour rire. Même le photographe au virage suivant me salue mais ne
bouge pas son appareil photo. Au sommet comme toujours à cette période ça
grouille de monde. Le temps d'apprécier le lieu de me couvrir et je file au
refuge. Dehors il fait froid, en plus un nuage bloqué sur les crêtes cache le
soleil. J'ai bon espoir, je le sens, le soleil met un peu d'ordre dans tout ça
et comme par enchantement, non pas comme, c'est un enchantement, les rayons
tant attendus illuminent le ciel entièrement et le sol encore plus. La terrasse
triste et vide devient radieuse et se remplit simultanément. Attention aux
coups de soleil, le ciel est clair, lumineux et le vent frais diminue
l'impression, seulement l'impression du rayonnement. Mon assiette me semble
encore meilleure. Je fais le retour par Briançon Sainte Catherine, le sentier
en balcon, retrouve ma cachette de pins Noir d'Autriche où je vais ramasser les
cônes pour l'allumage de mes feux d'hiver. Dénivelé 1450m consommation
électrique 425Wh. .